Le secteur de la construction génère 247 millions de tonnes de déchets par an. Comment se répartissent ces déchets ?
De nature minérale, ils ont pour particularité, pendant leur stockage, de ne subir aucune modification physique, chimique ou biologique significative. Plus précisément, d’après la définition de l’Agence de la transition écologique, les déchets inertes « ne se décomposent pas, ne brûlent pas et ne produisent aucune réaction physique ou chimique. Enfin, ils ne détériorent pas d’autres matières en contact de manière préjudiciable à l’environnement ou à la santé humaine ». Ils ne sont donc pas biodégradables.
On trouve dans cette catégorie :
À l’inverse, les déchets non inertes connaissent des modifications au cours de leur stockage. Ils entrent dans la catégorie des déchets non dangereux puisque ne présentant pas de caractéristiques toxiques, corrosives ou explosives. Ce sont, par exemple, le bois, les plastiques, les métaux, les isolants et le plâtre. Tous ces déchets sont facilement valorisables, surtout s’ils sont bien triés.
Parmi eux se trouvent les emballages non souillés, c’est-à-dire n’ayant pas contenu de matière dangereuse. Ils sont soumis à une législation particulière qui prend en compte le volume de production hebdomadaire d’emballage de votre chantier. En deçà d’un volume de 1100 L générés, vous pouvez les remettre au service de collecte et de traitement municipal contre redevance. En revanche, si la quantité produite est supérieure à 1100 L générés, vous avez l’obligation de trier les emballages en vue de leur valorisation. Le non-respect de cette règle peut vous valoir une amende de 1500 euros, selon le décret n°94-609.
Les déchets dangereux présentent un risque pour la santé et l’environnement et doivent être traités avec précaution. On trouve parmi eux :
Sont aussi concernés les emballages contenant des résidus de produits dangereux. La traçabilité est un enjeu essentiel du traitement de cette catégorie. Vous devez être en mesure de présenter les bordereaux de suivi de déchets, à tout moment, sur demande des autorités.
L’objectif d’une telle classification des déchets est d'aider les consommateurs à les trier pour ensuite les conduire vers la bonne filière de récupération.
Ainsi, le traitement des déchets inertes se fait majoritairement par valorisation. Ainsi, 46% sont réemployés, directement sur place ou sur un autre site. D’autres sont recyclés grâce à plusieurs procédés pour les concasser, les cribler puis les épurer. Pour les 24% restants, la présence de traces de déchets non inertes ne permet pas cette valorisation. Il est alors nécessaire de les éliminer par stockage dans des Installations de Stockage des Déchets Inertes (ISDI).
Les déchets « non inertes non dangereux » sont sujets à deux types de valorisation :
Dans ce cas, à chaque matière sa technique :
Enfin, 11% se retrouvent dans des centres de tri agréés et encore 17% en décharges.
Les emballages subissent donc un traitement particulier selon leur composition :
Enfin, les déchets dangereux doivent être traités par des filières spéciales et suivis avec précision. Leur valorisation est, pour la grande majorité, envisageable, bien que plus coûteuse et complexe que pour les autres déchets. Des initiatives existent comme l’opération « Eco-relais peinture » lancée par la CAPEB (Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) qui permet de retourner les produits chez le fournisseur ou de les mettre à disposition dans les ateliers à moindre coût.
Une autre option pour certains de ces déchets est l’incinération avec récupération d’énergie. Différents procédés existent comme la co-incinération (les déchets servent de combustibles de substitution) ou l’évapo-incinération (permettant la séparation des phases aqueuses et huileuses du déchet pour les traiter de façon appropriée).
La plupart du temps, bien que considéré comme un dernier recours, il faut procéder au stockage de ces produits dangereux dans des Installations de Stockage des Déchets Dangereux (ISDD), ou à un traitement physico-chimique.
Pour vous aider à repérer les déchets de votre prochain chantier de grande taille, un diagnostic déchets peut vous être utile ! Notez qu’il est obligatoire dans certains cas.
Le prix de traitement des déchets de chantier dépend de leur catégorie et de leur option de valorisation.
Les déchets inertes réemployés sur place ne coûtent rien. En revanche, selon la Fédération Française du Bâtiment, pour le recyclage d’une tonne de déchets inertes, comptez quelques euros, hors transport et location de benne, et entre 1 et 8 euros par tonne pour une Installation de Stockage des Déchets Inertes (ISDI).
Toujours selon la FFB, pour des déchets non inertes non dangereux le prix du recyclage peut être très faible, voire nul. Le tarif se situe entre 80 et 120 euros la tonne pour un stockage en Installations de Stockage des Déchets non Dangereux (ISDnD).
Enfin, la FFB estime le prix de stockage de déchets dangereux entre 200 et 500 euros la tonne et celui du traitement spécifique entre 200 et 1200 euros la tonne.
En moyenne, recycler vos déchets coûte donc moins cher que de les stocker. Aussi, les trier méticuleusement vous garantira quelques économies : les déchets mélangés étant toujours facturés au prix haut.
Sachez qu’il est absolument interdit de procéder soi-même au brûlage, à l’enfouissement sur site ou au stockage en décharge sauvage de ses déchets de chantier. Vous devez donc vous charger de les acheminer vers les bonnes filières ou faire appel à votre partenaire d’évacuation EndLess !
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