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Installations classées : que dit le code de l’environnement ?

La réglementation des ICPE : 5 choses à savoir

Plus de 600 000 sites en France sont soumis à la législation ICPE. Ces Installations classées pour la Protection de l’Environnement désignent toute activité industrielle ou agricole susceptible de présenter des dangers ou des risques sanitaires. Le code de l’environnement encadre juridiquement ces ICPE dans le but de protéger les espaces naturels et la santé des populations, tout en permettant le développement économique de leur commune d’implantation. Comment la réglementation ICPE y parvient-elle ? Quelles activités sont concernées et comment sont-elles classées ? Quels sont les différents acteurs impliqués dans la gestion des risques et le respect de la réglementation ? Décryptons tout cela ensemble !

 

Les ICPE : définition et principes

 

Au sein d’un territoire donné, une installation crée des emplois ou des richesses. Toutefois, selon la nature de l’activité exercée, elle peut aussi exploiter les ressources naturelles, appauvrir la faune et la flore, dégrader la qualité de l’air, de l’eau et des sols… En bref, avoir un impact conséquent sur l’environnement et sur des sujets cruciaux à l’heure actuelle, tels que les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique. De plus, elle peut s’avérer néfaste pour la santé des riverains, générer des nuisances acoustiques et présenter des risques élevés d’accident voire des explosions

Pour résumer, les ICPE sont des entreprises, des usines, des entrepôts. Les stations-service, les exploitations agricoles, les abattoirs, les carrières, les dépôts de stockage de produits pétrochimiques, les silos et les stations d’épuration des eaux usées sont quelques exemples concrets d’installations classées.

Le code de l’environnement vise donc à les identifier afin d’éliminer, limiter et prévenir les dangers représentés : c’est la réglementation des ICPE. Pour déterminer si une installation sera classée ou non, la législation considère deux listes :

  • Les activités dont on sait qu’elles présentent généralement des impacts sur le plan environnemental ;
  • L’utilisation, la production ou le rejet de substances connues pour être des sources potentielles de problèmes sanitaires ou écologiques.

Lorsqu’une installation répond aux critères énoncés dans ces listes, elle est classée. Strictement réglementée, elle ne pourra être créée, exploitée, ni même arrêtée sans y être autorisée explicitement.

 

Catégories, rubriques, régimes de classement… comprendre la nomenclature ICPE

 

Le code de l’environnement a mis en place une nomenclature, des rubriques et des régimes de classement. 

 

La nomenclature ICPE

La nomenclature classe les installations selon 4 catégories :

  • Les substances ;
  • Les activités ;
  • Les activités relevant de la dire`ctive relative aux émissions industrielles, dite « IED » ;
  • Les substances et mélanges dangereux relevant de la directive relative aux accidents majeurs, dite « SEVESO III » ;

Au sein de chacune de ces catégories, les critères de classement sont la composition, la quantité des substances et déchets générés ainsi que leur degré de dangerosité. Ils divisent les 4 catégories selon différentes rubriques.

 

Les rubriques

Chacune d’entre elles est identifiée par 4 chiffres. En fonction des activités et des substances utilisées, un site est classé dans une ou plusieurs rubriques. Par exemple, « ICPE 2713 » concerne les “installations de transitregroupement ou préparation en vue de réutilisation de métaux”et « ICPE 2719 » concerne les “installations temporaires de transit de déchets issus de pollutions accidentelles marines ou fluviales ou de catastrophes naturelles, etc. Les rubriques sont elles aussi divisées selon des seuils de génération et de stockage de déchets, fixés en volumes et quantités, ainsi que de leur degré de dangerosité à nouveau. Ce sont les régimes de classement

 

Les régimes de classement

Selon les seuils atteints, l’installation sera soumise à l’un des trois régimes suivants :

  • La déclaration. Ce régime est le plus léger des trois et représente 90 % des ICPE. Les installations relevant de la déclaration ne présentent pas de graves dangers ou risques de nuisances majeurs. Nous les retrouvons dans notre quotidien, au sein d’activités telles que les stations-service et les pressings. Elles doivent néanmoins respecter les obligations et prescriptions générales soumises par la Préfecture. La déclaration est le seul cas pour lequel l’exploitant n’a pas besoin d’autorisation de la Préfecture ni de l’Inspection des installations classées pour fonctionner : une simple télédéclaration suffit.
  • L’enregistrement. Il s’agit du régime de l’autorisation simplifiée. Les installations concernées présentent des dangers ou inconvénients graves, pouvant néanmoins être contenus si les prescriptions générales sont rigoureusement respectées. Les entrepôts logistiques sont soumis à ce régime.
  • L’autorisation. Ce régime est le plus strict. Il concerne les installations présentant de graves dangers ou inconvénients, telles que les sociétés industrielles de sucrerie par exemple. C’est sous ce régime que nous retrouvons également les installations classées « Seveso ». La directive européenne Seveso 3, dernière version en date du 24 juillet 2012, recense les ICPE comportant les risques accidentels les plus élevés et des impacts environnementaux majeurs, tels que les dépôts de liquides inflammables. Le nom Seveso est tiré de la ville du même nom, située au nord de l’Italie, où une terrible catastrophe écologique et sanitaire eut lieu en 1976. Par conséquent, elles relèvent du régime de l’autorisation avec servitude d’utilité publique. De manière générale, la délivrance de l’autorisation peut prendre plus d’un an, après une étude d’impact environnemental ainsi qu’une enquête publique.

Au sein des régimes de l’enregistrement et de l’autorisation, la Préfecture et l’Inspection des installations classées, doit étudier chaque demande, laquelle est portée à la connaissance du public et des collectivités locales concernées.

 

Qui exploite, contrôle, sanctionne et fait vivre la réglementation des ICPE ?

 

L’installation classée doit respecter les obligations auxquelles elle est soumise et pour cela, différentes parties prenantes jouent un rôle prépondérant. Quelles sont-elles et comment s’articulent leurs interventions respectives ?

 

L’exploitant

Acteur de première ligne, l’exploitant doit se conformer à de nombreuses obligations afin de minimiser son impact sur l’environnement. Il doit démontrer en permanence les actions mises en œuvre, obligation de résultat à l’appui. Dans le cadre d’une politique de gestion des déchets, dangereux ou non, il est par exemple amené à : 

  • tenir un registre spécialisé traçant le parcours des déchets de leur production à leur élimination ;
  • vérifier que leur nature et volume sont conformes à ce qu’il a le droit de rejeter ;
  • effectuer des contrôles techniques sur les équipements et élaborer un programme de maintenance pour prévenir les défaillances matérielles ;
  • former son personnel aux risques inhérents à l’installation et à la conduite à tenir en cas d’accident. 

Dans le cas des installations les plus à risque, il est tenu d’informer le public et les riverains en publiant un bilan de ses consommations, de ses rejets et des mesures de réduction des déchets. Il partage également la liste des produits dangereux présents sur site et explique quoi faire en cas de problème. Enfin, il participe aux instances locales d’information ou de concertation.

 

L’inspecteur des installations classées

Son rôle est de venir à la rencontre de l’exploitant et de s’assurer du respect réglementaire des mesures par la vérification des registres. Il vérifie que les dispositions techniques imposées sont mises en place et demande le déploiement d’autres mesures aux frais de l’exploitant s’il le juge utile. Toute visite peut s’effectuer de manière inopinée, à toute heure du jour ou de la nuit. Il rend ensuite compte de son inspection au préfet et lui signale les manquements éventuels. Le cas échéant, un procès-verbal d’infraction et un signalement au procureur de la République sont dressés. Ils donnent lieu à un arrêté préfectoral de mise en demeure contre l’exploitant, le sommant de rectifier la situation sous un délai donné. Si elle perdure, les sanctions possibles sont les suivantes :

  • Une amende d’un montant maximal de 15 000 € ;
  • Une astreinte administrative limitée à 1 500 € par jour ;
  • La consignation à un comptable public d’une somme correspondant au montant des travaux à réaliser ;
  • Une suspension des activités jusqu’à l’exécution effective des travaux nécessaires ;

En cas de délit, l’exposition à une amende pouvant atteindre 750 000 € pour les personnes morales, 150 000 € et une peine de prison pouvant atteindre 2 ans pour les personnes physiques.

 

Les riverains, les travailleurs locaux, les associations

Lors de la création d’une ICPE soumise à autorisation, ces intervenants peuvent donner leur avis et participent ensuite aux instances d’information et de concertation. Ils signalent à l’exploitant, au maire ou au préfet, les anomalies dont ils sont les témoins.

 

Le maire

La mission centrale du maire est d’assurer la protection des populations, mais aussi de garantir le développement économique et social de sa commune. Il participe à ce titre aux instances d’information et de concertation et échange régulièrement, en principe, avec l’exploitant. 

 

Le préfet

Il reçoit les déclarations, les demandes d’enregistrement et d’autorisation, ainsi que les informations émanant des inspecteurs. Il conduit l’ensemble des procédures administratives et autorise ou non les exploitations. Il détient le rôle de décideur, ayant à cœur de concilier les intérêts locaux dans le cadre réglementaire national. C’est lui qui organise les concertations complexes comme celles des PPRT (Plans de Prévention des Risques Technologiques), visant à maîtriser l’urbanisation autour des sites Seveso. 

 

Le ministère

Il rédige les arrêtés qui encadrent le fonctionnement des installations. Cette entité définit les orientations annuelles du travail d’inspection et décide de cibler telle ou telle activité par rapport à l’accidentologie constatée. Enfin, il adapte le code de l’environnement à l’évolution des connaissances et des techniques, en déléguant certaines études auprès d’instituts spécialisés. 

 

La cessation d’activité de l’ICPE : les obligations de l’exploitant

 

Le démantèlement, l’arrêt d’activité et la vente d’une installation sont obligatoirement notifiés au préfet et suivant des délais distincts :

  • 1 mois pour les installations soumises à déclaration ;
  • 3 mois pour les installations soumises à l’enregistrement et à l’autorisation ;
  • 6 mois pour les activités spécifiques de stockage de déchets, de stockage géologique de dioxyde de carbone et les carrières.

La mise en sécurité et la remise en état du site relèvent de la responsabilité de l’exploitant. Il soumet au préfet les mesures prévues à cet effet, notamment pour l’évacuation des déchets dangereux et la suppression des risques d’incendie et d’explosion. Le manquement à ce devoir peut entraîner la nullité du contrat de vente le liant à un acquéreur potentiel.

En tout état de cause, tout maître d’ouvrage faisant l’acquisition d’un terrain pollué ou potentiellement pollué doit au préalable s’enquérir du passif environnemental du site afin d’adapter son projet. En cas de pollution résiduelle ne faisant pas l’objet d’un vice caché de la part du vendeur, l’acquéreur effectue les opérations de dépollution nécessaires.

 

EndLess, le partenaire réemploi des déchets industriels dans le respect des réglementations.

 

En tant que spécialiste de l'évacuation des déchets de chantier, tels que les gravats, EndLess a pour mission de faire en sorte que les déchets sauvages n’existent plus et que leur enfouissement soit limité. Pour cela, nous aidons les professionnels confrontés aux déchets de chantier et déchets industriels à les évacuer dans les règles et en utilisant au maximum des voies de réévaluation et de valorisation. Nous nous assurons également, au cœur de notre offre de service, que nos partenaires centres de tri et de massification des déchets soient en tous points conformes à la réglementation ICPE. 

EndLess, c’est donc un service 100 % professionnel qui comprend :

  • la vente de big bags de dimensions différentes ;
  • leur évacuation à l’horaire du choix de nos clients professionnels ;
  • leur revalorisation dans une démarche d’économie circulaire.

Tout au long de ce processus, nous garantissons un acheminement des déchets collectés vers des installations conformes à la réglementation.

La réglementation des ICPE témoigne de la volonté des instances gouvernementales de maîtriser l’impact environnemental et sanitaire des installations classées. Y parviennent-elles toutefois ? Afin de contenir au mieux les risques et dangers au moyen d’obligations réglementaires et de contrôles, la transparence et la communication entre les différentes parties prenantes favorisent une vision partagée des bienfaits et des risques et concilient les intérêts de tous. Pour en savoir plus sur nos valeurs et notre groupe, découvrez également cet article, et contactez notre équipe commerciale si vous êtes intéressés par l’une de nos solutions !

 

 

 

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